Comment devenir

parfumeur ?

Pour devenir parfumeur, il existe plusieurs chemin possibles. 

Avant toutes choses, on ne naît pas parfumeur, on le devient ! 

Est-ce un don ? Je ne pense pas. C’est surtout du travail, parfois redondant mais que l’on fait avec plaisir par passion. 

Certaines personnes auront un penchant pour les odeurs et les fragrances dès leur plus jeune âge. Ce n’est pas pour autant qu’ils deviendront parfumeurs à l’avenir, même si cette appétence précoce peut leur être favorable. 

Devenir parfumeur cela s’apprend, au travers d’études spécialisées, de formations, d’entraînements et de travail de mémorisation.

Être parfumeur, ce n’est pas seulement avoir un nez sensible, c’est surtout être créatif pour imaginer le parfum à partir d’un brief client, c’est aussi savoir utiliser les milliers d’ingrédients naturels et synthétiques présents sur l’orgue pour les harmoniser, c’est enfin comprendre leurs interactions chimiques pour une odeur stable dans le temps ; peu de personnes aiment sentir le vinaigre 😉 

Il est tout de même important de réaliser que tous les parcours sont différents et que si vous avez vraiment envie, si vous êtes vraiment motivé, même si votre profil ne rentre pas dans les cases, il faut essayer. Cela ne marchera peut-être pas mais vous n’aurez aucun regret. 

Quelles études sont nécessaires pour devenir parfumeur ?

Le parfumeur, en créant ses parfums, mélange des molécules entre elles. Il y a bien sûr les ingrédients de synthèses, majoritairement composés d’une seule molécule et puis il y a les ingrédients naturels. Ces derniers sont composés de centaines de molécules. 

Ainsi, le parfum est vivant car tous ces composés chimiques vont réagir entre eux. Parfois, cela provoquera une coloration du parfum, jaune, marron ou rouge. Une odeur désagréable peut aussi se développer en quelques mois. Il y a également le cas où le parfum est introduit dans une base cosmétique ou détergente (shampoing, crème, lessive, produits ménagers…). Dans ce cas, nous pouvons obtenir des textures ou couleurs inappropriées.  

Pour toutes ces raisons, le métier de parfumeur est certes créatif et artistique mais il ne faut surtout pas oublier la dimension technique et scientifique.  

Vous l’aurez compris, pour devenir parfumeur il  est fortement conseillé d’étudier les sciences, en particulier, la chimie. Le niveau d’étude final est généralement un BAC+5. Le GIP est un institut qui forme sans pré-requis particuliers mais avec un test à l’entrée.

Ainsi, il est recommandé après le Baccalauréat de s’orienter vers les formations suivantes : 

  • DUT et BTS Chimie ; 
  • Licence de chimie ou biochimie ;
  • Licence professionnelle à Institut supérieur international du parfum, de la cosmétique et de l’aromatique alimentaire (ISIPCA) à Versailles 

Une fois votre BAC+3 en poche, vous pouvez continuer vers un master de l’une de ces écoles : 

  • ISIPCA à Versailles ; 
  • Ecole supérieure du parfum à Paris ; 
  • Ingénierie des cosmétiques, arômes et parfums (ICAP) à Montpellier ; 
  • Master Arômes, parfums et cosmétiques (ARPAC) au Havre. 

Qu’est ce que les écoles internes ?

Intégrer une école interne peut être une étape intéressante. Vous devenez salarié d’une entreprise de la parfumerie qui termine de vous former au métier de parfumeur. Un petit nombre d’entreprises proposent à ce jour cette possibilité dont le nombre de places varie selon les besoins de la société et le profil est souvent choisi en fonction des pays où ils seront envoyés à la suite de leur formation : 

  • Givaudan 
  • IFF 
  • Firmenich
  • Symrise 
  • Mane 
  • Robertet 
  • Technicoflor 

Cette dernière étape n’est pas indispensable, vous pouvez être accompagné par un mentor dans bien d’autres entreprises ou encore débuter comme parfumeur analyste, une expérience très formatrice pour l’avenir. 

Lors de ces années d’études, l’apprenti parfumeur va apprendre l’art de l’olfaction, la science de la formulation, l’ensemble des matières premières naturelles et synthétiques qui composeront sa palette. Il va apprendre à mettre des mots sur ce qu’il sent et sur ce qu’il ressent.  

Il comprendra également les enjeux d’une telle profession ; les qualités personnelles et professionnelles nécessaires à la bonne pratique de ce métier de niche, où l’excellence est de mise. 

Quelles sont les qualités personnelles et professionnelles nécessaires pour devenir parfumeur ? 

Chaque métier a ses spécificités. Un parfumeur apprend toute sa carrière de nouveaux ingrédients, de nouvelles techniques, de nouveaux produits à parfumer.  

Commençons par les qualités personnelles. 

Les parfumeurs sont parfois décrits comme prétentieux, hautains, voire désagréables. Vous vous doutez bien que je ne peux être d’accord avec cela. 😀  

Néanmoins, il y a bien des traits de caractère présent chez un grand nombre d’entre nous :  

  • La curiosité,  
  • La rigueur, 
  • La passion, 
  • La patience (pas toujours),  
  • L’empathie, 
  • La résilience, 
  • La créativité, 
  • Le sens de l’observation et de l’écoute 

Si vous n’aimez pas perdre, ce métier peut être difficile. Une marque propose son brief à plusieurs maisons. Ainsi, ces sociétés et leurs parfumeurs sont en permanence en concurrence. Il arrive également, au sein d’une entreprise, que plusieurs parfumeurs travaillent sur le même projet. Dans ce cas, vous êtes en concurrence avec vos propres collègues. Cette situation arrive régulièrement et peut être difficile à gérer, voire inconfortable. 

Oui, un parfumeur passe plus de temps à perdre qu’à gagner. Il passe plus de temps à imaginer des parfums qui ne verront jamais le jour qu’à célébrer avec l’équipe de nouveaux lancements. 

D’un point de vue professionnel, vos atouts seront : 

  • La maîtrise de la chimie,  
  • Apprécier le travail en équipe,  
  • Le respect des délais de travail,  
  • Être capable de s’adapter, 
  • La maîtrise de la formulation avec une réglementation évolutive,  
  • La mémorisation des matières premières. 

Comment suis-je devenue parfumeur ? 

Petite, je n’ai jamais eu le sentiment d’être sensible aux odeurs. Vers 10 ans, dans un parc de ma ville, était organisé une fête. Il y avait des stands pour réaliser des bouquets, pour observer des mygales, goûter du miel… Et puis il y avait un stand pour créer un parfum.  

Cela a été un moment magique. Chaque année j’espérais revoir ce stand en vain. À ce moment-là, ce n’était qu’un bon souvenir. Je n’avais alors pas réalisé la porte que je venais d’ouvrir. 

J’ai toujours eu un profil scientifique, pourtant le droit m’a longtemps attiré, puis médecine, la physique et finalement j’obtiens une licence de Chimie à la faculté d’Orsay avec une option œnologie et une option parfum. Seule année, à ma connaissance, où ces options ont existé. Elles étaient synonymes de plaisir et de découvertes. Mon avenir professionnel me semblait encore très incertain car la chimie était un univers qui m’attirait assez peu. Je ne réalisais toujours pas la route que je commençais à emprunter grâce à ces options.

Quelles magnifiques découvertes.  

Me voilà embarqué dans ce monde d’odeurs et d’émotions. J’intègre alors l’ISIPCA en 2010, travaille dans des maisons de création (Mane, Symrise, Sozio) et dans une marque, L’Artisan Parfumeur. 

Puis vient le temps de l’indépendance. Devenir parfumeur indépendant me permet de créer avec plus de liberté, d’imaginer des parfums sur mesure qui ont du sens pour celui ou celle qui le portera et d’être authentique dans mes créations et avec mes clients. Je me suis également formée à l’Aromachologie pour comprendre l’action des odeurs sur notre comportement et nous sentir mieux. Cela m’a également permis de pouvoir partager ma passion au travers d’ateliers ou de formations plus techniques. Un équilibre entre moments de solitude pour la création et moments de convivialité pour transmettre. 

Ce métier est fantastique. Ce doux mélange entre art et science est extraordinaire pour moi.